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Economie Tchadien Le Tchad est, depuis 1992, dans une situation économique très difficile: le coton brut se vend mal et les importations illicites (cotonnade, carburant) en provenance du Nigeria déstabilisent la production industrielle. La privatisation des firmes, souhaitée par les autorités, se heurte à l'absence d'acquéreurs. Seules les recherches pétrolières constituent un espoir. Enclavé et sans grandes ressources, victime en outre des sécheresses catastrophiques du Sahel, le pays dépend de l'extérieur (ports lointains de Douala et de Pointe-Noire). Le secteur agricole (45 % du PNB; 5 % du territoire) [1994] constitue la première ressource du pays. La balance agricole est légèrement excédentaire. Les principales productions sont le millet (15 % des sols cultivés), le coton (10 %) dont la production se stabilise, la gomme arabique et la canne à sucre (370 000 t). Le cheptel compte 10 millions de têtes (bovins, ovins, caprins). La pêche fluviale (lac Tchad, Chari) est importante. Dépourvu d'hydroélectricité, le Tchad possède peu de ressources minières (étain). L'uranium du Nord et le pétrole du Sud ne sont pas encore exploités. Le lac Tchad fournit du carbonate de sodium. L'industrie (20 % du PNB) [1994] reste secondaire: égrenage du coton; confection (Sarh); tanneries; brasseries, sucreries, conserveries (N'Djamena, Moundou); tabac. Le Tchad est l'un des pays les plus pauvres du monde, où l'absence de continuité de l'État, le délabrement de l'Administration et la détérioration des infrastructures ont trop longtemps bloqué toute tentative de reprise économique. • La coton Tchad •la sonasut Le pétrole: Jusqu'à ces toutes dernières années, les ressources pétrolifères n'avaient pas encore été mises dans une perspective d'exploitation: soit parce les coûts d'extraction et de transport étaient considérés comme trop élevés, soit parce que la situation du pays ne permettait pas de l'envisager sans risque. La découverte, en 1989, d'importants gisements (130 millions de tonnes) dans le bassin de Doba, dans le Logone oriental, a ouvert de nouvelles perspectives. Cette découverte a provoqué une réévaluation du projet d'exploitation du bassin de Sédigui (découvert en 1975) dont les réserves pourraient dépasser les 15 millions de tonnes. L'aboutissement de ces deux projets - aux investissements fort élevés - représente un enjeu majeur. Il permettrait d'assurer l'indépendance énergétique et entraînerait une économie considérable de devises. Pour les entreprises, ceci aurait comme conséquences la diminution des charges d'exploitation. Selon certaines études, la mise en production de Doba (10 millions de tonnes/an) et de Sédigui (900 millions de barils/an) "propulseraient le Tchad au niveau des productions du Congo-Brazzaville (11,4 millions de tonnes en 1996) et au-dessus de celle du Cameroun (5,2 millions de tonnes). Les recettes de l'État seraient doublées. L'oléoduc Doba - Kribi Le projet en chiffres: Gisement de Doba (Tchad) : creusement de 300 puits 225.000 barils par jour 25 années de production Construction de l'oléoduc d'évacuation du pétrole: 1.076 km de long aboutira au terminal camerounais de Kribi (Cameroun). Durée du projet: 30 ans Coût total: 3,1 milliards de dollars Principaux opérateurs: Esso (40%), Petronas (35%), Chevron (25%) Oléoduc Tchad-Cameroun: 200 km de pipeline déjà posés (Banque mondiale) YAOUNDE, 18 avr 2002 (AFP) - 19h59 - Les travaux de construction de l'oléoduc Tchad-Cameroun, lancés en octobre 2000, ont déjà permis de poser quelque 200 km de pipeline sur les 1.050 km prévus, a annoncé jeudi à l'AFP un responsable de la représentation de la Banque mondiale à Yaoundé. "La pose évolue au rythme de 2 km de tuyaux par jour (enfouis sous 1 mètre de terre)", a ajouté ce responsable, Noubissie Ngankam. Les travaux de ce gigantesque chantier, financé en partie par des prêts de la Banque mondiale, "sont en avance sur le planning prévu et pourraient être achevés fin 2003", a-t-il ajouté. Des grèves liées à des revendications salariales avaient perturbé, entre décembre et février derniers, la construction de la partie camerounaise du pipeline, longue de 880 km, faisant craindre un retard dans l'achèvement des travaux. "Tout est rentré dans l'ordre; c'est la sérénité qui règne", a indiqué à ce propos M. Ngankam. Une fois construit, l'oléoduc Tchad-Cameroun, permettra d'acheminer le pétrole du bassin pétrolifère tchadien de Doba (sud) au port camerounais de Kribi, sur la côte atlantique. La SONASUT: La Sonasut constitue le plus important complexe agro-industriel tchadien. Il comprend: - une unité de production à Banda (Sahr), d' une plantation de 3.600 ha de cannes à sucre irrigués en pivot, composée d'une sucrerie-raffinerie de 30.000 tonnes de sucre raffiné norme CEE n°2, d'une agglomération en ligne automatique d'une capacité nominale de 50 tonnes/jour de sucre en morceaux. - une unité de production de pains de sucre situé à Farcha/N'Djaména. Elle est dotée d'une capacité nominale de 15.000 tonnes à laquelle s'ajoute une confiserie de 1.500 tonnes de bonbons par an. - une unité expérimentale à Mani (région du lac Tchad). Cette unité expérimente la culture de la canne dans la région du lac Tchad en vue de l'extension envisagée de la Sonasut. Le marché sucrier tchadien est estimé à 52.000 tonnes dont la Sonasut détient 84 % des parts. Le marché est alimenté par la production propre (32.000 tonnes) et par les importations (12.000 tonnes). L'objectif est d'atteindre rapidement une production de 35.000 tonnes, grâce à une augmentation des capacités de l'usine de Banda. Une étude faite à ce sujet prévoit une enveloppe de 3 milliards de FCFA d'investissements sur laquelle l'État et l'Agence française de développement (AFD) ont fait part de leur accord. Une autre action expérimentale est menée pour déterminer les possibilités d'implantation à plus long terme d'une mini-raffinerie à Mani, dans la région du lac Tchad, après l'an 2000. Par ses activités directes ou indirectes, la Sonasut encadre et fait vivre entre 60.000 et 70.000 tchadiens. C'est ce qui a permis de fixer des populations sur place et d'implanter des infrastructures telles que écoles, lycées, dispensaires, économats... Elle joue un rôle fondamental dans l'économie tchadienne. La Sonasut a été privatisée en avril 2000. Le point sur les privatisations au Tchad Décembre 2001 (Source: Centre Français du Commerce Extérieur, MAJ Décembre 2001 COTONTCHAD Société cotonnière du Tchad Sté d'Economie Mixte créée en 1971 Date de l'information : 08/10/2001 Activité : production de coton Répartition du capital : Etat : 75% CFDT (Compagnie Française de Développement des fibres Textiles) : 17% AFD : 6% banques tchadiennes : 2% Capital : FF 42 millions Nombre d'employés : 1 100 Le dossier sera finalisé avant 2000. Un comité de réflexion et de suivi est mis en place pour les consultations, mais le CFDT maintient ses arguments : une privatisation est envisageable si l'approche intégrée est respectée. Octobre 99 : le gouvernement vient de créer une cellule technique qui devrait proposer un schéma de désengagement de l’Etat dont la part ne devrait pas excéder 30 à 40% à l’échéance de 2 ans. Dans le même temps, la CFDT partenaire à hauteur de 15% fait part de ses préoccupations sur l’avenir d’une filière paralysée par la mauvaise gestion, la baisse des cours mondiaux et des prix trop élevés aux producteurs. Par ailleurs, Price Waterhouse a commencé les études pour la privatisation avant le 31 décembre de la direction huilerie savonnerie. Mars 2001 : retard dans le processus à cause des complications dans l'approbation du plan d'action préparé par le cabinet Horus et de la nomination d'un contrôleur général. Les autorités tchadiennes continueront à manifester une certaine résistance. La proposition d'affecter un assistant technique français a été rejetée par la partie tchadienne qui a opté pour le recrutement par appel d'offres international, consultation lancée le 22/11/2000, adjudication provisoire pour le groupe français C2G Conseil pour les travaux. La désignation d'une banque d'affaires devrait avoir lieu au début de l'année 2001. La Banque mondiale pilote le dossier de privatisation et serait pour une privatisation par appartements, solution favorable également aux opérateurs locaux. L'AO pour la savonnerie/huilerie a été lancé mais la scission s'annonce déjà difficile en raison des relations organiques. Septembre 2001 : la privatisation est d'actualité mais prend du retard. La BM reste attachée à la vente par "appartements". Une assemblée générale devrait se tenir courant octobre et adopter les statuts de l'huilerie (DHS) qui doit être privatisée en premier. |
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