Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Louise Arbour a demandé vendredi à Genève une «action immédiate» pour prévenir une catastrophe humanitaire au Tchad.
Qualifiant de «violence horrible» les attaques menées contre des civils dans la zone proche de la région soudanaise du Darfour, Mme Arbour s'est déclaré «profondément inquiète».
«Une action doit être menée immédiatement pour arrêter une crise humanitaire qui frapperait de plein fouet le sud-est du Tchad», a-t-elle demandé.
Les violences intercommunautaires qui ont éclaté fin octobre dans l'est du Tchad ont fait jusqu'ici plus de 400 morts, selon un nouveau bilan établi jeudi par le gouvernement tchadien et qui concerne uniquement la zone de Goz Beïda, dans la région du Ouaddaï frontalière du Soudan.
Mme Arbour a demandé instamment aux autorités tchadiennes de protéger les populations civiles et a appelé les groupes armés à cesser leurs attaques.
«C'est aussi le devoir du gouvernement (tchadien) de traîner en justice les responsables de ces violences», a ajouté Mme Arbour.
Le gouvernement tchadien a déclaré lundi dernier l'état d'urgence dans la région et dans la capitale N'Djamena. Le Haut commissaire aux droits de l'homme a appelé les autorités à respecter les droits de l'homme et les libertés publiques durant cette période et a espéré que l'état d'urgence pourra être levé le plus tôt possible.
«Les survivants des attaques décrivent leurs agresseurs comme étant des nomades arabes, aussi bien Tchadiens que Soudanais», a indiqué le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) Ron Redmond
«Les témoignages sont terrifiants, et font notamment état de bébés, d'enfants, de vieillard et d'infirmes brûlés vifs dans leur maison parce qu'ils ne pouvaient fuir», a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Selon le HCR, des milliers de personnes continuent à fuir la région tandis qu'il y toujours davantage de réfugiés soudanais qui fuient le Darfour voisin. Les camps dans la région accueille quelque
218 000 Soudanais.
«Le HCR est préoccupé par le fait qu'il peut y avoir des combattants parmi les nouveaux arrivants. Nous avons insisté auprès des réfugiés sur le caractère humanitaire et civil des campas de réfugiés», a indiqué M. Redmond.
La résolution 1706 du Conseil de sécurité votée en août dernier appelle au déploiement d'une force des Nations Unies au Tchad ainsi qu'en République Centrafricaine.
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